D’abord anonyme au milieu de la foule, l’artiste catalan Quim Bigas apparaît tel un trublion avant de prendre possession de l’espace par ses mouvements, ses déplacements incessants, et atteindre un état de synchronisation totale avec la musique. Sa force de conviction est telle que nous expérimentons à notre tour, dans une allégresse collective et débridée, les mille et une personnifications du bonheur. Une « notion abstraite et pourtant si familière » parfaitement codifiée et maîtrisée par les publicitaires et autres marchands de rêves, que le danseur catalan interroge avec son corps – la danse comme élément moteur – et ses émotions. Bien loin des images iconiques des magazines... L’expérience pour le public est unique, au plus près de ses « gesticulations » effrénées, de ses sauts répétés, de ses courses immobiles. Aussi, quand il franchit les rangs en brandissant ses pancartes, quand il attrape le micro pour chanter, quand il se lance dans un déferlement de mouvements intempestifs sur une bande- son tonitruante, ce sont autant d’invitations à reprendre en chœur les refrains et à entrer dans la ronde.
Les représentations à Marseille reçoivent le soutien de l’Institut Ramon Llull